lundi 9 septembre 2013

La soi disant « colonisation » Israélienne: une erreur sémantique doublée d’un mensonge historique - par Maître Bertrand RAMAS-MUHLBACH

Pour mémoire voici la carte du « Foyer national juif » promis en 1917 lors de la déclaration Balfour…
Elle a été approuvée par la Société Des Nations en 1920.

Depuis son accession à la Présidence des Etats-Unis, Barak Obama critique les constructions israéliennes au-delà de la ligne verte, que la presse française traduit par le terme « colonisations ». De même, le Président Français Nicolas Sarkozy partage les condamnations de cette politique d’implantations israéliennes à l’est de Jérusalem, en recourrant à la notion de « colonisation ». S’agissant des Palestiniens, lorsqu’ils sont interrogés sur les constructions israéliennes à l’Est de Jérusalem, ils les qualifient d’obstacle à la paix, et accusent au besoin, le Président américain de faire machine arrière sur son exigence d’un gel « de la colonisation », qui brise tout espoir d’une reprise des pourparlers de paix avec Israël. Enfin, les propos israéliens traduits en français, confirment une fois encore que l’Etat juif reste les yeux rivés sur son objectif concernant la « colonisation », bien que cette politique soit unanimement condamnée sur la scène internationale.

Ces déclarations laissent entendre qu’Israël est un Etat occupant (ce qui est blâmable) et qu’il se livre à une politique de colonisation (ce qui ne l’est pas moins). En réalité, l’opprobre jetée sur Israël est rendue possible grâce, d’une part, à une erreur sémantique concernant le terme de « colonisation », et, d’autre part, à un extraordinaire mensonge historique concernant la supposée « occupation ».

Le terme de « colonisation » résulte en fait d’une traduction incorrecte du mot construction ou aménagement. En anglais, le mot « settlement » recouvre pas moins de 17 sens dont celui « d’installation » ou de « peuplement » mais également celui de « colonie ». De même, en hébreu, le mot « lehityachev » signifie « s’installer » ou « peupler » puisque le verbe est tiré de la racine « Ychv » qui est encore la racine du verbe « asseoir ». Les mityachvim sont ainsi des personnes qui viennent « s’installer » ou « s’implanter » même si le mot hébreu recouvre également la notion de « colons». Or, pour fustiger Israël, la presse recourt toujours à la notion de « colon » ou de « colonie ».

L’emploi du vocable « colonie », permet effectivement de considérer d’emblée Israël comme étant un Etat illégitime. En effet, dans son acception européenne, le terme désigne l’établissement de forces militaires sur un autre Etat pour imposer sa loi aux ressortissants et subtiliser les richesses qui s’y trouvent. Or, cette politique est condamnable en Droit international en vertu du « Droit des peuples à l’autodétermination » qu’il faut à tout prix favoriser, au moyen de mesures ou autres pressions pour faire cesser l’injuste situation.

A cette ambiguïté sémantique, vient s’ajouter le recours systématique à la notion de « territoires palestiniens occupés » pour installer dans l’opinion publique que les israéliens colonisent des terres prétendument palestiniennes.

Cette notion de « territoires palestiniens occupés » est la conséquence d’un formidable mensonge historique qui résulte d’une extrapolation de la notion de « territoires occupés » repris dans la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’Onu. Cette résolution, adoptée le 22 novembre 1967, affirme en effet « le caractère inadmissible de l’acquisition de territoires par la guerre » et la nécessité d’oeuvrer pour « une paix juste et durable » en exigeant, selon, la formulation anglaise : « Withdrawal of Israeli armed forces from territories occupied in the recent conflict » c’est-à-dire : « le Retrait des forces armées israéliennes de (ou des) territoires occupés lors du récent conflit ».

Or, au mépris de cette résolution 242, Israël s’obstinerait à poursuivre ses constructions à l’est de Jérusalem. Il est donc suggéré un règlement du conflit israélo-palestinien sur le modèle du traité de paix signé entre Israël et l’Egypte, qui s’est accompagné d’un retrait du désert du Sinaï occupé par Israël entre 1967 et 1979. La méthode ayant fait ses preuves, il suffit de calquer un processus prévoyant une restitution aux palestiniens des soi-disant « territoires palestiniens occupés ».

Une fois encore, et grâce à ce terme de « territoires palestiniens occupés » Israël est décrédibilisé, culpabilisé et objet de pressions internationales puisqu’il apparaît comme étant le seul responsable de l’enlisement de la situation. En réalité, dans la résolution 242, les « territoires occupés » n’étaient pas « palestiniens » mais bien « jordaniens ». Or, grâce à une substitution tout à fait habile, ces territoires (jordaniens) sont progressivement devenus « palestiniens »

Rappelons en effet que le Royaume de Transjordanie (constitué le 25 mai 1946) a annexé la Cisjordanie et Jérusalem Est le 24 janvier 1949 et entériné cette annexion en 1950, en prenant le nom de « Royaume Hachémite de Jordanie ». La communauté internationale n’a jamais contesté cette annexion ni exigé du Roi Abdallah (assassiné le 20 juillet 1951) ou de son petit fils Hussein, qu’il restitue « les territoires annexés». Ainsi, lorsque Israël a occupé la Cisjordanie et Jérusalem Est, à la suite de la guerre des 6 jours en 1967, il s’agissait de la partie orientale de la Jordanie et non de territoires dépendant d’une supposé souveraineté palestinienne. Par la suite, le Royaume de Jordanie a renoncé officiellement à sa souveraineté sur la Cisjordanie et Jérusalem Est (juillet 1988). Il a ainsi mis fin à la représentation électorale des Palestiniens au sein du parlement jordanien et redessiné les cartes du Royaume, désormais limité à la rive orientale du Jourdain : à compter de cette date, la Jordanie cessait d’être occupée.

Les Palestiniens ont immédiatement compris les conséquences dramatiques de cet abandon jordanien de souveraineté. Aussi, les Frères Musulmans se sont-ils empressés de déclarer nulle et non avenue la décision de juillet 1988 (le drapeau vert du Hamas a d’ailleurs été hissé sur l’université de Jordanie). Arafat et l’Olp ont employé une autre technique : ils ont commencé à faire glisser la notion de « territoires (jordaniens) occupés » vers celle de « territoires palestiniens occupés ». Pour ce faire, ils ont reconnu en novembre 1988, les résolutions 181 (concernant le partage de la Palestine de 1947) et 242 du Conseil de sécurité, et demandé le retrait des forces israéliennes des « territoires occupés » comme s’il s’agissait des leurs. Or, en Droit International, il était déjà trop tard puisque les territoires « jordaniens » occupés par Israël, ne l’étaient plus depuis juillet 1988.

Aujourd’hui, ce mensonge historique est cultivé par les pays musulmans qui ne font pas figurer le nom « Israël » sur les cartes de géographie mais celui de « Palestine ». Fatalement, ils considèrent le régime sioniste comme étant une « occupation », vérité que défend Ahmadinejad et qu’il entend faire triompher en éradiquant l’Etat juif au moyen, le cas échéant, de sa future arme atomique. La communauté internationale, responsable pour avoir cautionné la création d’Israël, cultive également ce mensonge historique en qualifiant les « territoires occupés » visés dans la résolution 242 de « territoires palestiniens », pour atténuer les tensions entre le monde occidental et le monde musulman.

Alors soit l’histoire de l’humanité doit reposer sur un mensonge historique (avec une disparition programmée d’Israël), soit la Palestine qui n’existe pas encore (et qui ne peut donc être occupée) pourra toujours s’établir sur les terres de Cisjordanie non annexées par Israël : à quelques mètres carrés près, il s’agit des frontières de 1967.

 



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