En
1925, le nouveau Haut Commissaire britannique pour la Palestine, Sir
Herbert Plumer, assista à un tournoi sportif à Tel-Aviv.
Contrairement à son successeur, Sir Herbert Samuel, Plumer n’avait
pas de sympathies pro-sionistes et il était pour un strict maintien
du statu quo entre Juifs et Arabes. Lorsque le tournoi sportif prit
fin, l’orchestre joua l’hymne britannique «God Save the Queen»
et Plumer, bien évidemment, se leva. Puis, l’orchestre enchaîna
en jouant «Hatikvah,» l’hymne national juif. Plumer resta debout,
ce qui provoqua la colère des Arabes. Une délégation arabe vint
lui rendre visite pour se plaindre.
Plumer
s’excusa pour son faux pas. «En effet» dit-il à la délégation
arabe, «l’orchestre aurait aussi dû jouer votre hymne national à
vous.» Ce sur quoi les délégués arabes le regardèrent avec embarras.
C’est qu’ils n’avaient pas d’hymne national...
Ce
n’est qu’en 1934 que le poète Ibrahim Touqan écrivit un hymne
national pour la Palestine et pour l’Iraq : Mawtini, qui signifie
«mon pays.» Cet hymne fut remplacé en 1996 par l’OLP par Fidai,
qui signifie «révolutionnaire.»
Cette
anecdote en dit long sur la formation du narratif palestinien. Car si
le mouvement sioniste n’avait jamais existé, personne n’aurait
entendu parler du peuple palestinien ou même de la Palestine.
En
1937, Auni Bey Abdul-Hadi, un dirigeant arabe qui témoigna devant la
Commission Peel, déclara la chose suivante: «La Palestine n’est
pas un pays et ne l’a jamais été. La Palestine est un terme
inventé pas les Sionistes. Notre terre a toujours fait partie de la
Syrie.»
Donc
le nationalisme arabe palestinien est né et s’est développé en
réaction au nationalisme juif. Et c’est un nationalisme qui n’a
fait que reprendre et calquer le narratif juif pour se l’approprier,
et ce tout en le niant.
Le
4 décembre 1988, le journal Al-Ayam publia un article, dont voici
une citation : «Le Dr. Yussuf Alzamili (Directeur du Département
d’Histoire au Collège de Khan Yunis) a demandé à toutes les
universités et à tous les collèges d’écrire une histoire de la
Palestine et de la préserver, et de ne pas laisser nos ennemis
légitimer la présence de Juifs sur cette terre.»
Depuis,
le narratif palestinien s’est appliqué avec zèle à nier tout
lien historique entre les Juifs et la Terre d’Israël, à nier
l’holocauste, à nier l’existence du Temple de Jérusalem, et à
inventer un peuple palestinien qui serait né il y a neuf mille ans
et qui aurait fondé Jérusalem il y a six mille ans.
Les
exemples sont nombreux, mais je me limiterai aux plus frappants.
Le
2 août 2004, Jarir Al-Qidwa, le conseiller pédagogique d’Arafat,
déclare à la télévision palestinienne que la Bible n’est qu’une
falsification d’un texte islamique; que les Hébreux mentionnés
dans la Bible étaient en réalités des Arabes; que les Prophètes
de la Bible étaient en réalité des prophètes de l’Islam ; que
les Cananéens étaient les ancêtres des Palestiniens; et que les
tribus bibliques ont été détruites et effacées à jamais.
Al-Qidwa ajoute dans la même interview que le Temple de Jérusalem
est une pure invention des Juifs.
Le
27 mai 2011, le journal Al-Hayat Al-Jadida écrit que «les sionistes
doivent admettre publiquement, face au monde entier, qu’il n’y
aucun lien historique entre les Juifs et la Palestine.»
La
propagande palestinienne nie à la fois la présence historique juive
en Terre d’Israël et l’Holocauste. Mahmoud Abbas, l’actuel
Président de l’Autorité palestinienne, est un négationniste. Certes,
pas un négationniste de la pire espèce puisqu’il ne nie pas
complètement l’Holocauste. Il affirme simplement dans sa thèse de
Doctorat de l’Université de Moscou que seuls quelques centaines de
milliers de Juifs tout au plus ont péri dans la Shoah...
Ce
négationnisme aujourd’hui est aussi lié au Temple de Jérusalem.
Lors de la Conférence de Camp David en juillet 2000, Arafat déclara
à un Bill Clinton abasourdi qu’il n’y avait jamais eu de Temple
à Jérusalem. Un clip populaire diffusé régulièrement sur la
télévision palestinienne en 2008 et en 2009 contient les versets
suivants : «Ô Fils de Sion, vous pouvez creuser et détruire autant
que vous voudrez, votre Temple imaginaire n’apparaîtra pas.»
Le
23 juin 2009, le Dr. Jamal Amar, professeur de planification urbaine
à l’Université de Bir Zeit déclare la chose suivante à la
télévision palestinienne : «Il n’y a jamais eu de Temple à
Jérusalem. C’est un mythe. Cela fait 60 ans qu’ils font des
fouilles archéologiques et qu’ils n’ont strictement rien trouvé.
Rien. Parce que c’est un mythe et un mensonge.»
Le
fait que Jésus était juif pose problème, puisque Jésus
s’opposait aux prêtres du Temple de Jérusalem et puisque d’après
la mythologie palestinienne il n’y a jamais eu de Juifs en
Palestine. Eh bien, qu’à cela ne tienne : Jésus n’était pas
Juif mais ... palestinien. C’est ce qu’affirme le 9 juin 2009 à
la télévision palestinienne Tayseer Al-Tamimi, le Président des
Tribunaux religieux de l’Autorité palestinienne. Déjà le 18
novembre 2005, le journal Al-Hayat Al-Jadida écrivait que «Jésus
était un Palestinien, fils de Marie la Palestinienne.»
Mustafa
Bargouti déclare à la télévision palestinienne le 24 décembre
2009 que Jésus fut le premier palestinien à être torturé sur sa
terre. Le présentateur de la télévision palestinienne affirme
quant à lui le 3 décembre 2010 que Jésus était même le premier
shahid. C’est que Jésus n’était
pas seulement palestinien mais également musulman, comme l’explique
le Mufti Muhamad Hussein à la télévision palestinienne le 21 avril
2009. Le fait que l’Islam soit né sept siècles
après la mort de Jésus est un détail de l’histoire...
Donc
Jésus était à la fois Palestinien et musulman. Ce qui signifie
donc, au cas où vous ne le saviez pas, qu’il y avait un peuple
palestinien il y a deux mille ans. Et, pendant qu’on y est,
pourquoi se limiter à deux mille ans ? Car sachez que le peuple
palestinien existe en fait depuis 9.000 ans...
Le
14 mai 2011, Abdallah Al-Ifranji prononce un discours au nom de
Mahmoud Abbas, dans lequel il déclare entre autres : «Netanyahou
dit que les Juifs ont des droits historiques qui datent de 3 000 ans.
Eh bien nous disons que l’histoire de la nation palestinienne en
Terre de Canaan a commencé 7.000 ans avant l’ère chrétienne.»
Soit 9.000 ans. Le Président du Conseil Suprême musulman, le Sheikh
Ikrima Sabri, ajoute quant à lui un demi siècle. Il déclare dans
Al-Hayat Al-Jadida le 3 juillet 2010 que le peuple palestinien est né
il y a 9.500 ans...
Ceci
dit, les versions diffèrent parfois beaucoup plus, et il semble
qu’il y ait là un certain manque de coordination. En effet,
l’historien Nabil Alqam déclare à la télévision palestinienne
le 22 octobre 2009 que l’héritage palestinien est vieux de 4.000 à
5.000 ans. C’est la moitié de la version Abbas/Sabri. À revoir à
la hausse, donc, pour la prochaine interview...
La
mythologie palestinienne consiste à la fois à nier et à copier
l’histoire juive. La propagande palestinienne affirme que les
Arabes et les Musulmans habitaient la Palestine avant même l’époque
biblique. Ce qui est évidemment absurde, puisque le terme même de
«Palestine» fut inventé par les Romains au deuxième siècle de
l’ère chrétienne, que l’Islam est né en l’an 610, et les
armées musulmanes ont envahi la Terre d’Israël en l’an 637.
Mais cela n’empêche pas le journal Al-Hayat Al-Jadida d’affirmer
le 21 octobre 2010 que Jéricho est une ville arabe palestinienne
depuis 10.000 ans.
Les
mythes palestiniens sont toujours inventés en réaction à
l’histoire juive. L’exemple le plus flagrant est Jérusalem. Le
journal Al-Hayat Al-Jadida écrit le 14 avril 2011 que “Jérusalem
est la capital religieuse, historique, culturelle et scientifique du
Peuple palestinien ... Lorsque le roi arabe Malkitzedek bâtit
Jérusalem il y a 6.000 ans, aucune capitale au monde n’existait.»
Ce n’est pas seulement de la récupération, c’est du pur délire.
Le
2 juin 2011, l’historien palestinien Dr. Hayel Sanduqa affirme à
la télévision palestinienne que l’expression «Si je t’oublie
Jérusalem» n’est pas un verset des Psaumes (137 : 5), mais une
expression des Croisés récupérée par les Sionistes.
Jérusalem,
qui est mentionnée 656 fois dans la Bible hébraïque, était la
capitale d’Israël et le lieu le plus saint du Peuple juif mille
ans avant qu’elle soit considérée sainte par la Chrétienté et
1.700 ans
avant que l’Islam lui accorde une quelconque importance.
Jérusalem
n’est pas mentionnée une seule fois dans le Coran. Tandis que les
Juifs prient tournés vers Jérusalem, les Musulmans prient tournés
vers La Mecque. L’importance que l’Islam attribue à Jérusalem
est relativement récente. Mahomet ne sanctifia que la Kaaba à La
Mecque pour symboliser l’unité de Dieu. Au quatorzième siècle,
le Docteur de la loi islamique Taqi al-Din Ibn Taymiyya
publia un édit décrétant qu’il n’y a de lieux saints musulmans
que dans la Péninsule arabe.
Jusqu’au
17ème siècle, il n’y avait pas de consensus entre les autorités
musulmanes sur l’endroit où Mahomet attacha son cheval lors de son
passage à Jérusalem. La position la plus répandue était que
Mahomet attacha son cheval sur le flanc sud du Mont du Temple.
Ce
n’est qu’à partir de la seconde moitié du 19ème siècle que
certaines autorités musulmanes commencèrent à affirmer que Mahomet
attacha son cheval au Mur des Lamentations. Comme parhasard,
c’est précisément à cette époque que les Juifs commencèrent à
s’organiser pour prier au Mur des Lamentations. Mais tout en
«découvrant» soudainement la sainteté du Mur pour l’Islam, les
Musulmans le traitèrent avec le pire dédain. C’est ainsi que
Al-Husseini construisit des latrines et des dépôts d’ordures en
face du Mur pour empêcher les Juifs d’y prier. Étrange façon de
traiter un lieu sain musulman...
Lorsque,
en 1996, le Gouvernement israélien ouvrit l’entrée nord du tunnel
du Mur des Lamentations, Arafat se servit de cette excuse pour
déclencher une guérilla meurtrière. Il affirma que le tunnel
passait sous la Mosquée al-Aqsa, ce qui bien entendu est faux. Il
ajouta que le véritable nom du Mur des Lamentations est Al Buraq (du
nom du cheval de Mahomet), que c’est un lieu saint musulman, et que
c’est écrit dans le Coran. Encore une fois, tout cela est
complètement faux.
De
même qu’en février 2001, le Mufti de Jérusalem publia une fatwa
déclarant que le Mur des Lamentations fait partie de la Mosquée
d’al-Aqsa. Or le Mur des Lamentations est le dernier vestige du
Second Temple –un vestige qui existait 635 ans avant la
construction de la Mosquée en 705.
Comme
l’islamisation du Mur, le négationnisme du Temple est un phénomène
récent et purement palestinien. Dans le passé, les Arabes
appelaient Jérusalem Bayt al-Maqdis, ce qui est une translitération
de Beit Hamiqdash –le
Mont du Temple. Autrement dit, les Arabes reconnaissaient dans leur
langage même le passé juif de Jérusalem.
Un
guide touristique publié par le Conseil Musulman suprême en 1924
dit la chose suivante à propos du Mont du Temple : «Ce site est
l’un des plus vieux du monde. C’est là que se trouvait dans le
passé le Temple de Salomon.» Même Araf al-Araf, un historien arabe
palestinien, écrit dans son livre Tariah al-Quds (publié en 1951)
que Salomon bâtit le Temple sur le Mont qui porte son nom en 1007
avant l’ère chrétienne.
Donc
lorsque les Palestiniens disent aujourd’hui qu’il n’y a jamais
eu de Temple à Jérusalem, ils ne font pas que nier la vérité
historique. Ils trahissent également la tradition musulmane. Ce qui
n’est pas étonnant, puisque le nationalisme palestinien développer
par Al-Husseini fut influencé par le nazisme, une idéologie
étrangère et hostile à l’Islam.
Mais
les falsifications historiques palestiniennes, qui consistent à la
fois à nier et à récupérer le narratif juif, ont un côté
positif. Elles ont en effet pour conséquence de réveiller le Juif
chez l’Israélien le plus laïc. C’est ainsi que le vandalisme
archéologique du Wakf sur le Mont du Temple depuis 1996 a suscité
l’effroi même des Israéliens les plus antireligieux.
En
effet, le Wakf a construit deux immenses Mosquées sur le Mont du
Temple en 1996 et en 1999, jetant des dizaines des milliers des
tonnes de débris avec des vestiges archéologiques datant du Premier
et du Second Temple. Donc, tout en niant officiellement l’existence
du Temple, les Palestiniens font tout pour effacer les preuves de son
existence.
C’est
ce vandalisme archéologique et ce négationnisme historique qui ont
poussé des figures de proue de la laïcité israélienne comme A. B.
Yehoshua et Amos Oz à protester publiquement. Vous voyez : A. B.
Yehoshua et Amos Oz sont devenus les défenseurs du Mont du Temple.
Il faut bien reconnaître qu’on doit ça aux Palestiniens...
C’est
justement parce que les Palestiniens nous ont volé notre narratif,
qu’ils nous ont poussé à nous le réapproprier. Ou plutôt,
qu’ils ont poussé certains Israéliens à se réapproprier le
narratif juif. Car encore faut-il avoir un minimum de connaissances
historiques pour être conscient de la fraude palestinienne. La
connaissance et la mémoire sont donc devenus un impératif et un
devoir.
Reproduction avec l'aimable autorisation du Dr Emmanuel NAVON
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