vendredi 9 août 2013

La vérité sur la Cisjordanie - par Danny AYALON

Titre original : The truth about The West Bank


Nous conseillons au lecteur de lire ICI avec grand profit quelques commentaires rédigés par Hélène Keller-Lind avant de visionner cette vidéo. 

Il est possible de suivre l'exposé de Danny Ayalon grâce au sous-titrage en français mais une transcription de ses propos est proposée ci-dessous pour plus de commodité.

"Souvent, dans les informations, nous entendons ces expressions : "territoires occupés", "frontières de 67" et "implantations illégales". Et l'histoire que nous entendons généralement a l'air très simple : 

Pendant la guerre des Six Jours, Israël a conquis la Cisjordanie des mains des Palestiniens, a refusé la demande des Nations Unies de s'en retirer et a illégalement construit des implantations.

Mais est-ce vraiment le cas ?

Essayons de comprendre un peu mieux la situation. 

Nous allons commencer par une question simple mais très importante : de qui Israël a-t-il conquis la Cisjordanie ? Des Palestiniens ? Non... en 1967, il n'existait pas de nation arabe ou d'Etat du nom de "Palestine". Mais au fait, y en a-t-il jamais eu ? Israël a conquis la Cisjordanie de la Jordanie, au cours d'une guerre d'autodéfense, après que la Jordanie se soit jointe à la guerre déclenchée par l'Egypte et la Syrie pour détruire Israël. 

Soit dit en passant, détruire un pays est plutôt illégal. 

Les Nations Unies, en 1967, avaient rejeté les tentatives arabes et soviétiques répétées pour déclarer qu'Israël était l'agresseur. La résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations Unies ne demandait pas un retrait unilatéral israélien. En fait, les Nations Unies appelaient à une solution négociée, permettant à Israël d'obtenir des "frontières sûres et reconnues", c'est-à-dire des frontières défendables. 

Mais au fait, que faisait la Jordanie en Cisjordanie tout d'abord ? Quelle était la justification légale à sa présence ? Eh bien... la Jordanie, vous savez quoi ? Elle n'avait aucune justification légale ! La Jordanie a simplement occupé ce territoire, au cours de sa précédente tentative pour détruire l'Etat d'Israël nouvellement créé en 1948, modifiant le nom communément accepté de Judée-Samarie en "Cisjordanie". Mais cela n'a convaincu personne et presque aucun Etat n'a reconnu la légalité de l'occupation jordanienne. Pas même les autres Etats arabes. 

Mais si la Jordanie n'avait pas de droit sur cette terre et que la "Palestine" n'existait pas, à qui appartient ce territoire ?

Remontons un peu plus loin dans le temps. N'ayez pas peur, nous n'allons pas remonter jusqu'à l'époque de la Bible, mais seulement il y a 100 ans. 

Jusqu'en 1917, l'empire Ottoman occupait toute la région. Après avoir subi une défaite pendant la première Guerre mondiale, les Ottomans ont abandonné leur domination de 500 ans au profit des forces alliées, qui ont décidé de diviser cet empire ancien en plusieurs pays. Le ministre des Affaires étrangères britannique, Lord Balfour, a reconnu le droit historique du peuple juif à avoir son foyer national. Une petite région, équivalent à environ 1 % du Moyen-Orient, a été prévue à cette fin. La Grande-Bretagne a reçu un mandat de la Société des Nations pour promouvoir la création d'un foyer national juif. 

Mais attendez un moment... Vous comprenez ce qui s'est passé ? 

Le foyer national juif incluait à l'origine non seulement la rive occidentale, mais aussi la rive orientale du Jourdain ! Quoi qu'il en soit, la reconnaissance par la Société des Nations du Foyer national Juif - incluant la Cisjordanie - a été réaffirmée par les Nations Unies après la deuxième Guerre mondiale. 

Lorsque le mandat britannique a pris fin, la résolution 181 de l'Assemblée générale des Nations Unies a recommandé la création de deux Etats : un Etat juif et un Etat arabe. Les Juifs ont accepté cette recommandation en créant l'Etat d'Israël, tandis que les Arabes refusaient tout compromis et lançaient une guerre pour détruire dans l'oeuf l'Etat juif. La résolution 181 - recommandation non contraignante en premier lieu - est ainsi restée lettre morte. 

A la fin de la guerre, une ligne de cessez-le-feu a été définie à l'endroit où les forces israéliennes et arabes ont interrompu les combats. Sur l'insistance des dirigeants arabes, cette ligne a été définie comme dénuée de toute signification politique. Ainsi, bien que cette ligne soit communément appelée la "frontière de 1967", elle ne date pas de 1967 et n'a jamais constitué une frontière internationale. 

C'est pourquoi une définition plus exacte de la Cisjordanie selon le droit international est la même que dans de nombreuses autre régions où il y a des conflits territoriaux, mais ne sont pas définies comme "occupées", par exemple : Zubarah, les îles Tumbs, le Sahara occidental, parmi tant d'autres. Ils ne sont pas considérés comme des "territoires occupés" mais plutôt comme des "territoires disputés". 

Revenons donc à notre illustration et examinons la chaîne complète des événements.

La présence israélienne en Cisjordanie est la conséquence d'une guerre d'autodéfense. La Cisjordanie ne doit pas être considérée comme occupée, parce qu'il n'existait pas de souveraineté légale dans la région, et par conséquent la définition véritable doit être "territoires disputés". Le plan de partage de 1947 n'a aucune valeur juridique aujourd'hui, alors que la revendication israélienne sur sa terre a été clairement reconnue par la communauté internationale au 20e siècle. 

C'est pourquoi la présence et la construction de localités israéliennes en Cisjordanie ne doit pas être considérée comme illégale. 

Il ne s'agit pas de simples opinions. Elles se fondent sur des conclusions de juristes de renommée internationale comme le professeur Eugene Rostow, le juge Arthur Goldberg et Stephen Schwebel qui dirigeait la Cour internationale de justice. 

Quelle est alors la solution du conflit concernant la Cisjordanie ? Il n'existe malheureusement pas de solution magique. Mais la seule manière de trouver un jour une solution est de fonder les négociations sur des faits légaux et historiques. 

C'est pourquoi je vous prie de cesser d'utiliser les expressions "territoires occupés" et "frontières de 1967"... Elles sont tout simplement "politiquement inexactes".   



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